Dans un contexte de révision de notre code minier, des acteurs sénégalais s’activant pour la transparence dans les industries extractives se sont imprégnés de l’exemple burkinabé. Ce pays a adopté, en juin dernier, un nouveau texte législatif rendant les ressources minières plus profitables aux populations. Ce voyage d’étude financé par le Programme Gouvernance et Paix de l’USAID a été riche d’enseignements.
Le Burkina est entré de plain-pied dans le cercle des pays grands producteurs d’or. Depuis une décennie, la prospection, l’exploitation industrielle et artisanale du métal jaune se développent à grande vitesse. Ce minerai est devenu le premier produit d’exportation du pays devant le coton. Le code minier de 2003, très incitatif, avait permis d’attirer plusieurs entreprises de l’industrie aurifère. En 2014, le pays dénombrait huit compagnies en phase d’exploitation et quatre en exploration. Une arrivée massive qui dénote de l’intérêt que ces sociétés portent pour le Burkina. Mais, le peu de ressources tirées par le pays de l’exploitation de la ressource et le manque de transparence dans la gestion du secteur ont poussé certains acteurs à plaider pour l’adoption d’un nouveau code minier.
Finalement adopté, le 25 juin dernier par l’Assemblée nationale, ce texte prévoit une gestion plus optimale des ressources minières. «Notre objectif avec ce nouveau code est de faire davantage bénéficier aux populations l’exploitation des ressources minières», a assuré Boubacar Bà¢, ministre des Mines du Burkina Faso qui a reçu, le 13 août dernier, une délégation d’acteurs sénégalais évoluant dans la transparence dans les industries extractives. Plusieurs innovations sont introduites dans le nouveau code minier burkinabé.
L’intérêt des populations impactées par l’activité minière est pris en compte par le texte. Il institue «un fonds local de développement minier dans chaque site d’activité des compagnies », a expliqué le ministre Boubacar Bà¢. Ce fonds versé directement à la collectivité locale est alimenté par 1% du chiffre d’affaires mensuel de la société exploitante. Preuve de l’importante de ce fonds, M. Bࢠcite la commune de Dali qui a reçu cette année 100 millions F CFA.
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