La découverte de pétrole et de gaz au Sénégal représente une valeur ajoutée, a affirmé le président de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE), Ismaà¯lia Madior Fall, invitant les juristes à se spécialiser dans ces métiers.
Intervenant au cours d’un atelier multi-acteurs de réflexion et d’apprentissage sur la gouvernance du pétrole et du gaz au Sénégal, il estime que la mise au jour de ces deux ressources énergétiques doit être considérée comme une valeur ajoutée. En d’autre terme, cela doit être pris comme un plus et combiné avec une ressource humaine de qualité mais aussi la culture fiscale qu’il y a-car en Afrique, le Sénégal a le taux de pression fiscale le plus important.
‘’A partir de cela, nous pouvons avoir dans notre pays une exploitation de qualité, judicieuse du pétrole et du gaz, d’autant plus que le pays est en train de se préparer à cela, avec un schéma direct très clair dessiné à travers la vision du chef de ‘l’Etat », a indiqué Ismaà¯lia Madior Fall.
Aujourd’hui, assure-t-il, ‘’toutes les dispositions sont prises pour à la fois définir la vision très claire du pétrole, pour voir ce qu’il faut faire, mais aussi pour qu’il y ait un cadre juridique incitatif.
‘’Il faut aussi un code pétrolier, des investissements, un code général des impôts et domaines attractif pour les investisseurs mais rentable et intéressant pour l’économie nationale », estime encore le président de l’ITIE.
Cette nouvelle situation requiert aussi le développement des capacités des ressources humaines et du savoir pour les métiers des hydrocarbures qui seraient plus de 500, selon lui.
‘’Jusque-là , le Sénégal n’était pas riche en ressources pétrolières. Nous avons toujours privilégié la ressource humaine. Ainsi, la découverte du gaz, ajoutée à celle du pétrole doit être considérée comme une valeur ajoutée », a-t- il insisté.
Le ministre-conseiller a suggéré la formation de juristes du droit des hydrocarbures, du droit des mines, du droit pétrolier, estimant que toute cette exploitation devrait se faire dans un environnement juridique.
‘’Il faudra avoir de bonnes lois, de bons contrats pour que s’il y a des négociations avec de grandes multinationales, la partie nationale ait de l’expertise pointue pour pouvoir défendre son pays », a recommandé le président de l’ITIE.
Mais il conseille de faire dans l’anticipation, afin d’éviter d’attendre que la découverte soit faite avant de définir les mécanismes d’exploitation.‘’Dans ce cadre, tous les acteurs vont se retrouver dans une plateforme de dialogue et participer à la réflexion », a dit Ismaà¯lia Madior Fall.
Le Ghana et la Mauritanie sont les deux pays invités à cette rencontre de trois jours (20-22 juillet).
Selon Ismaà¯la Madior Fall, l’ITIE « apparaît déjà comme un cadre de réflexion sur les questions de gouvernance des ressources naturelles dans notre pays ».
‘’Nous travaillons en étroite collaboration avec beaucoup d’acteurs- nous avons aussi des actions avec les organisations de la société civile en vue de décloisonner cette réflexion sur les questions minérales, pétrolières- à élargir le cercle pour que l’ensemble des acteurs intéressés se réunissent autour d’une table », a signalé le président de l’ITIE.
(Avec APS )