Sa publication est attendue chaque année, ne serait-ce que pour connaitre quelle est la contribution globale du secteur extractif dans l’économie nationale. C’est devenu désormais un événement, une institution pour la qualité des données de paiements reçus par les entités publiques et les réformes entreprises par le Gouvernement pour améliorer le cadre de gouvernance. Le Rapport fait état d’une contribution globale de 185,2 milliards de FCFA pour l’année 2020, dont 167,75 milliards sont allés au Budget de l’État. Désormais, les données des entreprises sur les effectifs par genre, les informations sur les salaires, les paiements aux fournisseurs, prestataires et sous-traitants locaux et étrangers, les dépenses environnementales et sociales sont portées à la connaissance de tous.
Le huitième (8eme) rapport ITIE couvrant l’année 2020 rendu public le 28 décembre 2021, intervient dans un contexte de nouvelle consécration des efforts du Sénégal dans la mise en œuvre de la Norme ITIE 2019. En effet, à la suite de sa seconde validation (évaluation des progrès du pays), le Conseil d’administration de l’ITIE a conclu que le Sénégal a atteint un score global très élevé de 93 points. Ce résultat très appréciable de la mise en œuvre de la gouvernance des ressources extractives, trouve sa source dans les rapports ITIE, véritable mine d’informations sur les revenus des industries extractives.
Le rapport ITIE 2020 s’inscrit dans le même sillage des précédents rapports, en passant en revue toutes les exigences de la Norme ITIE 2019. Outre les données de paiements reçus par les entités publiques et les réformes entreprises par le Gouvernement pour améliorer le cadre de gouvernance, toutes les entreprises ont désagrégé les données de leurs effectifs par genre, et fourni les informations sur les salaires, les paiements aux fournisseurs, prestataires et sous-traitants locaux et étrangers, leurs dépenses environnementales et sociales.
Après les travaux de conciliation concernant les données déclarées par les entités publiques, le Rapport fait état d’une contribution globale de 185,2 milliards de FCFA pour l’année 2020, dont 167,75 milliards sont allés au Budget de l’État. Ce qui établit la contribution globale du secteur extractif au budget de l’État du Sénégal à 5,66% en 2020.
Le total des revenus générés par le secteur extractif au Sénégal a connu une hausse de 24,16 milliards de FCFA par rapport à l’exercice 2019 (161 milliards FCFA), soit une augmentation de 15,6%.
Les revenus du secteur minier ont connu une hausse de 30,68 milliards de FCFA, passant de 132,17 milliards de FCFA en 2019 à 162,85 milliards de FCFA en 2020. Le maintien à la hausse des productions d’or, de minéraux lourds, le recouvrement au titre de la taxe sur le ciment, les droits de douane sont les principales raisons de cette hausse.
En revanche, les revenus du secteur des hydrocarbures ont connu une baisse de 6,51 milliards de FCFA, passant de 22,58 milliards de FCFA en 2019 à 16,07 milliards de FCFA en 2020, en raison de l’absence de recettes exceptionnelles similaires à celles payées en 2019, notamment le paiement par TOTAL E&P dans le cadre de la deuxième tranche du financement de la construction de l’Institut National du Pétrole et du Gaz.
La contribution du secteur au Produit intérieur brut (PIB) est de 3,39% en 2020 contre 3,52% en 2019. Pour les exportations, il faut noter une contribution du secteur extractif à hauteur de 37,88%.
La contribution du secteur dans l’emploi est de 0,22% de la population active, notamment 9 409 personnes employées par les entreprises en 2020. La grande majorité des effectifs (environ 95,68% de la masse salariale) sont des nationaux. La masse salariale globale déclarée s’élève à 106,7 milliards de FCFA, dont 98,3 milliards de FCFA pour les employés du secteur minier, et 8,4 milliards de FCFA pour les employés du secteur des hydrocarbures. Les femmes sont au nombre de 724, soit 7,69% de l’effectif global.
Le secteur minier industriel n’a pas été trop impacté par la pandémie du Coronavirus, mis à part les retards liés à l’arrêt de la chaîne logistique suite aux mesures de restriction liées aux déplacements des biens et des personnes.
En revanche, en raison de la suspension des activités d’orpaillage suite à un arrêté du Gouverneur de la région de Kédougou en date du 25 mars 2020, faudra-t-il le rappeler, le secteur minier artisanal a été affecté négativement par la pandémie à COVID-19. Les activités d’orpaillage n’ont repris qu’à partir du 02 novembre 2020 suite à un nouvel arrêté de l’Autorité.